Inspirés par la beauté et la ferveur de la bravade de Saint-Tropez, les artistes, de toutes les époques et de toutes les générations ont signé des œuvres majeures qui révèlent la force, l’esthétisme et l’émotion de la fête religieuse et militaire de la ville.

En l’honneur du chevalier Torpes
La Bravade, qui a lieu chaque année les 16 17 et 18 mai, depuis 1558, représente la manifestation la plus symbolique de l’attachement des tropéziens à leur passé militaire et leur dévotion à leur saint patron représenté ici dans des versions contemporaines par le peintre tropézien Michel Gaud et par Dany Lartigue dont le triptyque résume l’histoire fondatrice de Saint-Tropez et les origines du culte. En effet, le 29 avril 68, le Chevalier Torpes est décapité à Pise, sur ordre de Néron, pour ne pas avoir voulu renier sa foi chrétienne. Son corps jeté dans une barque, aux côtés d’un coq et d’un chien, fut emporté par les courants ligures et s’échoue sur les rivages du golfe quelques jours plus tard, le 17 mai. Caïus Torpetius devient un martyr, un modèle pour les autres chrétiens. D’après les sources historiques, les tropéziens vénèrent leur saint dès le XIe siècle. Bien plus tard, en 1956, Orson Welles, de passage à Saint-Tropez lors du Festival de Cannes, assiste à la Bravade. Emerveillé par la noblesse du chevalier Torpes, assis à une table du Café de Paris sur le port, l’ancien étudiant des Beaux-Arts se procure des feuilles, des crayons de couleurs, des pastels et même une brosse à dents pour projeter de l’encre sur papier afin de dessiner des croquis pour sa fille Rebecca. Dans les années 90, cette dernière cède les droits d’auteur à l’éditeur américain Workman qui décide de publier la version la plus représentative de l’œuvre originale à la gloire de Saint-Tropez, représenté trois décennies plus tard dans une version contemporaine par le plasticien Gérard Hennebert.

In Honor of Knight Torpes
The Bravade, which takes place every year on May 16, 17, and 18, since 1558, represents the most symbolic manifestation of the attachment of the people of Saint-Tropez to their military past and their devotion to their patron saint represented here in contemporary versions by the local painter Michel Gaud and by Dany Lartigue, whose triptych summarizes the founding history of Saint-Tropez and the origins of the cult. Indeed, on April 29, 68 AD, Knight Torpes is beheaded in Pisa, on the orders of Nero, for refusing to renounce his Christian faith. His body thrown into a boat, alongside a rooster and a dog, is carried by the Ligurian currents and washes up on the shores of the gulf a few days later, on May 17. Caïus Torpetius becomes a martyr, a model for other Christians. According to historical sources, the people of Saint-Tropez venerate their saint as early as the 11th century. Much later, in 1956, Orson Welles, passing through Saint-Tropez during the Cannes Film Festival, attends the Bravade. Enchanted by the nobility of Knight Torpes, seated at a table at the Café de Paris on the port, the former Fine Arts student obtains paper, colored pencils, pastels, and even a toothbrush to project ink onto paper to draw sketches for his daughter Rebecca. In the 1990s, she transferred the copyright to the American publisher Workman, who decided to publish the most representative version of the original work in honor of Saint-Tropez, represented three decades later in a contemporary version by the artist Gérard Hennebert.

Le 16 mai : Les salves d’honneur
La commémoration des 3 jours de Bravade rappelle la bravoure des tropéziens, qui ont dû faire face, au cours de leur histoire à de multiples menaces, à l’origine de la nomination du Capitaine de Ville. Ici, Orson Welles, Bernard Buffet, Alfred Vachon peintre et bravadeur lui-même et l’artiste contemporaine Claire Boudonis représentent les membres du Corps de Bravade, environ 180 hommes parmi les Marins, les Mousquetaires et les Gardes-Saint qui déchargent leurs mousquets et fusils, afin d’honorer le buste posé sur son socle devant les autorités, religieuses, civiles et militaires. Dans leurs œuvres, les artistes ont représenté le corps de bravade qui passe devant l’église et la place de la mairie où les Gardes-Saint – une dizaine d’hommes coiffés du shako (un couvre-chef décoré d’un plumet rouge) et armés de tromblons, ouvrent la marche aux pisans en rouge (symbole du martyr de Saint-Tropez), qui portent le buste sur leurs épaules. Le corps de Bravade adresse ainsi le premier salut au saint. C’est alors que la fête religieuse et militaire de la ville commence. La procession s’élance, le Porte-Croix en tête, suivi du Corps de Bravade, la clique, les Mousquetaires, les Marins, les Gardes-Saint, puis parcourt la ville en faisant des stations, toujours les mêmes, pour rendre les honneurs à Saint-Tropez, mais aussi aux anciens capitaines de ville, aux majors et certains monuments symboliques.

May 16: Salutes of Honor
The commemoration of the 3 days of Bravade recalls the bravery of the people of Saint-Tropez, who have faced multiple threats throughout their history, leading to the appointment of the Captain of the Town. Here, Orson Welles, Bernard Buffet, Alfred Vachon – a painter and a braver himself – and the contemporary artist Claire Boudonis represent the members of the Bravade Corps, approximately 180 men including Sailors, Musketeers, and Guards-Saint who discharge their muskets and rifles to honor the bust placed on its pedestal in front of the religious, civil, and military authorities. In their works, the artists have depicted the Bravade Corps passing in front of the church and the town hall square where the Guards-Saint – about ten men wearing shakos (a headdress decorated with a red plume) and armed with muskets – lead the procession of the Pisans in red (symbolizing the martyrdom of Saint-Tropez), who carry the bust on their shoulders. The Bravade Corps thus gives the first salute to the saint. This marks the beginning of the city’s religious and military celebration. The procession sets off, with the Cross-Bearer at the forefront, followed by the Bravade Corps, the band, the Musketeers, the Sailors, the Guards-Saint, and then traverses the city, making stops, always the same, to pay homage to Saint-Tropez, as well as to former Captains of the Town, majors, and certain symbolic monuments.

La prise de la pique, du drapeau et les honneurs au saint
Après les saluts à travers la cité, un nouvel hommage au Saint est rendu à la Chapelle du Couvent baptisée également « Saint-Tropez hors les murs », avant la reddition de la pique et du drapeau ,symboles du pouvoir. En effet, Le 16 Mai à 8h après les salves d’artillerie et les aubades aux autorités, 21 charges de poudre sont tirées. C’est le début des Bravades. Au fil de ses dessins, Orson Welles retrace la revue militaire des hommes en armes et la remise de la pique au capitaine de ville par le maire et du drapeau à l’enseigne par un adjoint. Il représente également les hommes du corps de bravade qui portent le buste du saint sur leurs épaules.

The Taking of the Pike and Flag and Honors to the Saint
After the salutes throughout the city, a new tribute to the Saint is paid at the Chapel of the Convent, also known as « Saint-Tropez beyond the walls », before the surrender of the pike and the flag, symbols of power. Indeed, on May 16th at 8 a.m., after the artillery salutes and serenades to the authorities, 21 charges of gunpowder are fired. This marks the beginning of the Bravades. Through his drawings, Orson Welles depicts the military review of armed men and the presentation of the pike to the Captain of the Town by the mayor, and of the flag to the ensign by the deputy mayor. He also portrays the men of the Bravade Corps carrying the bust of the saint on their shoulders.

J’ai vu beaucoup de fêtes et assisté à de nombreux festivals dans le monde. Je me suis rendu à des évènements similaires en Sicile, en Chine, dans le sud de l’Espagne et de l’Italie, sur l’Altiplano en Bolivie. Mais aucun n’a égalé la Bravade de Saint-Tropez  déclarera Orson Welles.

I have seen many festivals and attended numerous events around the world. I have been to similar events in Sicily, China, Southern Spain and Italy, and on the Altiplano in Bolivia. But none have matched the Bravade of Saint-Tropez said Orson Welles.

Le défilé sur le port
Miguel Riffaud artiste et bravadeur également, Vincent Roux et Jacques Cordier ont représenté un autre moment fort des bravades, celui de la procession qui se dirige vers le port, le Porte-Croix en tête, suivi du Corps de Bravade, la clique, les Mousquetaires, les Marins et les Gardes-Saint. Le défilé parcourt la ville en faisant des stations, toujours les mêmes, pour rendre les honneurs à Saint-Tropez, mais aussi aux anciens capitaines de ville, aux majors et à certains monuments symboliques. Au cœur de la procession une centaine d’enfants de Saint-Tropez avancent en rangs serrés la tête haute dans les rues du village. Petits marins vêtus du pantalon blanc, de la vareuse et coiffés du « Bâchis » le fameux béret au pompon rouge. Fiers mousquetaires, uniforme rouge et bleu et bicorne, et petits gardes-saint coiffés du shako, ils perpétuent leur dévotion à leur saint patron aux côtés de leur père, de leur grand-père, de leurs oncles et de leurs cousins. La « petite Bravade » dure jusqu’à environ 20h, heure du retour du buste de Saint-Tropez à l’église où les bravadeurs lui rendent hommage.

The Parade on the Port
Miguel Riffaud, an artist and braver himself, along with Vincent Roux and Jacques Cordier, have depicted another highlight of the Bravade, the procession heading towards the port, with the Cross-Bearer leading, followed by the Bravade Corps, the band, the Musketeers, the Sailors, and the Guards-Saint. The parade winds through the town, making stops, always the same, to pay homage to Saint-Tropez, as well as to former Captains of the Town, majors, and certain symbolic monuments. At the heart of the procession, around a hundred children from Saint-Tropez march proudly in tight rows through the village streets. Little sailors dressed in white pants, sailor shirts, and wearing the famous « Bâchis » beret with its red pompom. Proud musketeers in red and blue uniforms with bicorn hats, and little Guard-Saints wearing shakos, they continue their devotion to their patron saint alongside their fathers, grandfathers, uncles, and cousins. The « little Bravade » lasts until around 8 p.m., the time when the bust of Saint-Tropez is returned to the church, and the bravadeurs pay their respects to him.

Le 17 mai : la Messe des Mousquetaires
Comme l’a peint l’artiste tropézien Emile Gaud, le 17 mai au matin, le corps de Bravade, les provençales en costume, les autorités civiles et militaires et les tropéziens sont réunis en l’église paroissiale lors de la messe des Mousquetaires pour témoigner de leur fidélité envers leur saint patron.

May 17: The Musketeers’ Mass
As depicted by the local artist Emile Gaud, on the morning of May 17, the Bravade Corps, the Provençal women in costume, the civil and military authorities, and the people of Saint-Tropez gather in the parish church for the Musketeers’ Mass to express their loyalty to their patron saint.

Et le pique-nique à la chapelle Sainte-Anne
Le 18 Mai, la procession à la chapelle Sainte-Anne rassemble les familles pour la messe d’actions de grâces, suivie du traditionnel pique-nique autour de l’édifice et du retour en farandole vers le village immortalisé ici par G. Navel en 1954.

And the Picnic at Sainte-Anne Chapel
On May 18, the procession to Sainte-Anne Chapel brings together families for a Thanksgiving Mass, followed by the traditional picnic around the building and the return in a farandole dance towards the village immortalized here by G. Navel in 1954.