Depuis des siècles et des siècles, chaque 16, 17 et 18 mai, le cœur de Saint-Tropez bat au rythme de la fête religieuse et militaire qui honore son Saint-Patron. Si vous admirez chaque année la beauté de la bravade, connaissez-vous les fondamentaux de cet intense moment de communion ?
5 Things You Must Know About the Bravade of Saint-Tropez; For centuries, every May 16th, 17th, and 18th, the heart of Saint-Tropez beats to the rhythm of this religious and military festival honoring its Patron Saint. If you admire the beauty of the Bravade every year, do you truly know the essentials of this intense moment of communion?

1. La Bravade honore la mémoire de Torpes
Saviez-vous que depuis sa création il y a 467 ans, la Bravade de Saint-Tropez honorait la mémoire du Saint Patron des tropéziens ? Connaissez-vous son histoire ? Caïus Torpetius, était un haut dignitaire romain qui vécu au 1er siècle après J.C. Ce brillant officier Pisan, chef de la garde personnelle de l’Empereur Néron et intendant de son palais à Rome, déclenche les foudres du tyran lorsqu’il décide de se convertir au christianisme. En effet, Néron combat la chrétienté, cette religion monothéiste qui ne célèbre pas les divinités romaines et ne l’honore pas comme un dieu. Celui qui ne veut pas renier sa foi chrétienne est mis à mort par l’Empire, jeté en prison et condamné à la flagellation. Mais une série de signes divins retardent son supplice. D’abord, sa potence s’effondre et tue son bourreau, puis les fauves chargés de le dévorer s’allongent à ses pieds. Torpes est finalement décapité à Pise en Toscane le 29 avril 68. Son corps, accompagné d’un chien et d’un coq, est jeté dans une barque, emportée par les courants ligures. Le 17 mai 68, l’embarcation s’échoue sur nos côtes, Célerine une chrétienne de la région recueille la dépouille du Saint. Il devient un martyr, un modèle pour les autres chrétiens. Depuis des siècles, soudés par leur amour, leur fidélité et leur foi en leur illustre martyr, les bravadeurs multiplient les hommages symboliques à leur Saint Patron.
Did you know that, since its creation 467 years ago, the Bravade of Saint-Tropez has been dedicated to the memory of the town’s Patron Saint? For centuries, united by their love, loyalty, and faith in their illustrious martyr, the Bravadeurs (participants) have paid symbolic homage to their Saint. 

2. placée sous l’autorité du Cepoun
Saviez-vous que la fête religieuse et militaire de Saint-Tropez était organisée par le Cepoun ? Qui est cet homme ? En 1921 Louis Marius Sanmartin, un tropézien très respectueux des traditions, fonde l’association des Amis de la Bravade. En 1944, le conseil d’administration de l’association créé le titre de Cepoun et le désigne tout naturellement. Le Cepoun qui signifie « le cep » en provençal, symbolise le gardien des traditions. Vingt ans plus tard, Sanmartin choisit son ami Marius Astezan pour lui succéder. Ce dernier perpétue la tradition en nommant son fils Serge en 2009. Depuis 16 ans, en mainteneur des traditions, tropéziennes, Serge Astezan organise la Bravade qu’il qualifie de « grand moment de communion de tous les tropéziens ».
Did you know that the religious and military festival of Saint-Tropez is organized by the Cepoun? But who is this figure? The Cepoun, which means “the vine stock” in Provençal, represents the guardian of traditions. He is responsible for organizing the Bravade, a grand moment of communion for all Tropezians.

3. Dirigée par le Capitaine de Ville
Saviez-vous que le Capitaine de Ville était le chef des Bravades de l’année ? À partir de 1558 les tropéziens, motivés par l’absence répétée des seigneurs de Saint-Tropez, nomment annuellement un Capitaine de Ville pour les protéger des attaques extérieures. En souvenir de cette époque, tous les ans, jour du lundi de Pâques, il est élu par le Conseil Municipal, sur la proposition du Cepoun. Le 16 mai, les autorités civiles lui remettent symboliquement la pique et le drapeau symboles du pouvoir. Durant les 3 jours de Bravade il « commande » 190 hommes, divisés en 3 compagnies, Les Marins, Les Mousquetaires et les Garde-Saints. Quels sont les critères du choix du Capitaine de Ville ? « C’est un bravadeur chevronné et sérieux, âgé au moins d’une quarantaine d’années » explique le Cepoun.
Did you know that the Capitaine de Ville (City Captain) is the leader of the Bravade for the year? Since 1558, due to the repeated absence of the Lords of Saint-Tropez, the townspeople decided to appoint a Capitaine de Ville annually to protect them from external threats. In memory of this time, every year on Easter Monday, he is elected by the Municipal Council upon the recommendation of the Cepoun. On May 16th, civil authorities symbolically hand him the pike and the flag—symbols of his power. During the three days of Bravade, he “commands” 190 men, divided into three companies: the Marins (Sailors), the Mousquetaires (Musketeers), and the Garde-Saints (Saints’ Guards).

4. Un honneur réservé exclusivement aux tropéziens
Saviez-vous que la participation à la Bravade était un honneur et un privilège réservés exclusivement aux tropéziens de souche ? « Sept cent familles sont concernées. Avant tout, il faut être tropézien. Priorité donnée aux enfants et petits-enfants de bravadeurs qui sont majeurs. Puis aux petits tropéziens, âgés entre 4 et 13 ans, qui s’habillent et qui veulent s’armer à 18 ans, selon les places disponibles. En effet, je suis obligé de limiter le corps de Bravade à 190 personnes par mesure de sécurité… » explique le Cepoun.
Did you know that participating in the Bravade is a privilege reserved exclusively for native-born Tropezians? This honor is passed down through generations, involving around 700 families.

5. Rythmée par un rite immuable
Saviez-vous que comme l’explique Le Cepoun, « Le déroulement de la Bravade n’a plus réellement changé depuis le début du 19e siècle » ? Et cela, comme le veut la tradition, afin de maintenir un lien inaltérable entre le passé et le présent, garantissant ainsi sa transmission aux générations futures. L’évènement commence « le 16 à 8 heures du matin, par l’explosion des boîtes, 21 au total, symbolisant les 21 coups de canon qu’on tirait autrefois dans les ports pour les grandes cérémonies. Ce n’est qu’après que débutent les aubades qui sont données d’abord à l’église et à la mairie, symboles des pouvoirs religieux et républicains, puis à travers la ville aux anciens capitaines de ville ainsi qu’à l’état-major de l’année en cours, au président, et en dernier au Cepoun à l’Oustau » explique Serge Astezan. L’après-midi deux moments clés honorent le guide spirituel des tropéziens place de la mairie : la revue militaire des hommes en armes et la remise de la pique (au capitaine de ville par le Maire) et du drapeau (à l’enseigne par le premier adjoint). Le corps de bravade passe devant l’église et la place de la mairie où les garde saint – une dizaine d’hommes coiffés du shako (un couvre-chef décoré d’un plumet rouge) et armés de tromblons, ouvrent la marche aux pisans en rouge (symbole du martyr de Saint-Tropez), qui portent le buste sur leurs épaules. Le corps de Bravade adresse le premier salut au saint. La fête religieuse et militaire de la ville commence. Les membres du Corps de Bravade, environ 180 hommes parmi les Marins, les Mousquetaires et les Garde-Saints déchargent leurs mousquets et fusils, afin d’honorer le buste majestueux posé sur son socle devant les autorités, religieuses, civiles et militaires. La procession commence, le Porte-Croix en tête, suivi du Corps de Bravade, les Mousquetaires, les Marins, les Garde-Saint. Elle se dirige vers le Port et parcourt la ville en faisant des stations, toujours les mêmes, pour rendre les honneurs à Saint-Tropez, mais aussi aux anciens capitaines de ville et aux majors. La statue est ramenée à l’église vers 20 heures. Le lendemain matin, le corps de Bravade, les provençales en costume, les autorités civiles et militaires et les tropéziens sont réunis dans l’église pour témoigner de leur fidélité envers le saint patron. Les cantiques à la gloire de Saint-Tropez sont chantés par tous. Les bouquets confectionnés par les dames de la bravade sont bénis. L’après-midi lors de la « Grande Bravade », un petit garçon, fils de Bravadeur, noue une écharpe rouge autour du cou de Saint-Tropez et l’embrasse, autre symbole fort du lien entre le passé et le présent. Après les saluts à travers la cité, un nouvel hommage au Saint est rendu à la Chapelle du Couvent, avant la reddition de la pique et du drapeau (ils retrouveront leur place dans la salle du conseil de l’hôtel de ville). Saint Tropez fait son retour en l’église vers minuit, où il reçoit – ultime hommage – un baiser de chaque Bravadeur. « Ad Usque Fidelis », fidèles jusqu’au bout… Le 18 Mai à 8h, le Corps de Bravade se réunit sur la Place de la Mairie pour monter en procession jusqu’à la Chapelle Sainte-Anne pour la messe d’actions de Grâces, suivie du traditionnel pique-nique autour de la Chapelle. Les familles tropéziennes se retrouvent pour déjeuner, avant de redescendre en dansant la farandole, jusqu’au village de Saint-Tropez, dont le nom reste à jamais lié à la mémoire de son Saint Patron.
Since 1558, the Bravade has been held every May 16th, 17th, and 18th, with little change since the early 19th century. It follows a precise sequence of meaningful and emotional key moments, making it a truly unique and cherished tradition.